samedi 15 juillet 2017

Zbiba la Tangéroise (SECONDE PARTIE)

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.Roman de Khalil  Zeguendi (180 pages)

A mes lecteurs: Zbiba est une fiction tirée d'une histoire réelle. C'est la pénible et douloureuse histoire d'une jeune paysanne de la région de Rgayaa, village situé à mi chemin entre les villes de Tetouan et de Tanger

Je vous livre les premières parties de cette aventure hors du commun en trente pages, sur le blog Bruxellois surement.

Les 150 pages suivantes vous seront livrées sous forme de livre de poche, si tel est par la suite, votre souhait

Bonne lecture
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Seconde partie :






Lekbirun jeune étranger à Rgayaa



Au village de Rgayaa, nul habitant ne pouvait dire avec certitude comment ce jeune garçon avait atterri en 1920, à l’âge de quinze ou seize ans, dans leur village, encore moins qui étaient ses parents. 

Le bleu turquoise des yeux de l’adolescent, faisait dire à certains de ces villageois, que son probable géniteur ne pouvait être que l’un des soldats espagnols, encasernés à  Rgayaa. 

Quant à la mère, allez savoir!

Avant de se fixer pour de bon dans le village, le jeune Lekbir passait ses journées à rôder sans but, autour de la frustre agglomération.

Il évitait de s’adresser aux gens du village et attendait souvent la tombée de la nuit pour s'étendre aux cotés des ânes de Hajj Kadour sur la paille de l’étable, qui constituait l’abri nocturne de ces bêtes paisibles.

Et le matin, au premier chant du coq, Lekbir déguerpissait pour ne pas être vu par le propriétaire de l’étable.

Mais informé par l’un de ses bergers, Hajj Kaddour savait que l’enfant trouvait secrètement refuge auprès des ânes.

Le jeune Lekbir fut finalement engagé par Hajj Kaddour pour conduire vers la  grande prairie située au nord du village, la trentaine d’ânes appartenant à ce paysan aisé.

Des années durant, il partagera la vie de ces bêtes tranquilles et obéissantes et apprendra au fil du temps, à les connaître jusque dans leur intimité profonde.

Une fois loin du village, Lekbir éprouvait un malin et vicieux plaisir à exciter les ânesses, en introduisant dans leur vagin, tantôt une plume de dinde, tantôt un bout de bois arrondi, qu’il imbibait de beurre rance ou d’huile d’olive.

Lorsqu’il s’assurait que la bête était à bout d’excitation, il savourait les élucubrations frénétiques des femelles, cherchant auprès de leurs mâles, l’assouvissement de leurs désirs, devenus irrépressibles

Pendant ce temps, les yeux fermés, il se masturbait jusqu’à plus soif, en poussant des cris semblables à ceux émis par les ânesses.

D’autres fois, lorsqu’il sentait son "membre" bander, sans craindre coups de pattes ou ruades, il montait l’une ou l’autre ânesse, pour satisfaire ses pulsions sexuelles.

Et lorsqu’il était pris la main à la besogne par son employeur Hajj Kaddour, ce dernier, pour le sanctionner, le livrait aux bergers adultes, pour une séance de viol collectif.

Et dès la punition terminée, Hajj Kadour plongeait le jeune Lekbir, attaché à une solide corde, dans le puits situé à l’arrière de l’écurie. 

C’était de la part de Hajj Kaddour, une manière destinée à réduire la douleur qui déchirait l’anus de l’adolescent.

De temps à autre, pour rompre leur ennui, les soldats espagnols, hébergés à la caserne de Rgayaa, donnaient à Lekbir quelques pesetas, comme prix de location des ânes, transformant les braves bêtes, en étalons de course durant une heure ou deux.

C'était leur manière de tuer l'ennui qui régnait au sein de la caserne 

Il s’adonnait à cette activité lucrative lorsqu’il savait avec certitude, que son patron ne se trouvait pas dans les parages.

Au fil des mois et des années, sa proximité avec les soldats espagnols, lui permit progressivement, d’accéder à la caserne.

Le temps passant, il finit par devenir un habitué des lieux, tant il ne rechignait point à se rendre utile aux occupants de ce bâtiment militaire.

Quelques deux cent cinquante soldats et officiers y habitaient et la relève ne s’effectuait guère de manière régulière.

 Cette caserne était pour ainsi dire, un lieu quasi oublié par l’état major de l’armée franquiste, cantonnée à la ville de Tetouan.

A la demande des pensionnaires de la caserne, Lekbir ne refusait jamais de piquer un sprint vers le grand carrefour routier, appelé Cruce Blanco, pour ravitailler les soldats en cigarettes, bières, boites de thon ou jambon.

Des produits de contrebande venant tout droit du port espagnol du préside de Ceuta, situé à quelques quarante kilomètres de Tetouan.

Le temps passant,  la demande se fit plus importante. Tous les soldats savaient qu’ils pouvaient compter sur le sérieux de Lekbir, sa disponibilité et sa ponctualité.

Au retour de chaque commission, il savait qu’il pouvait souvent garder la monnaie.

La navette entre le petit village de Rgayaa et le carrefour de La Croix blanche, devint pour ainsi dire, quotidienne. Les commandes lui étaient adressées par tous les pensionnaires de la caserne.

Ravitaillés chaque semaine par camions entiers provenant de Tetouan, les soldats de Rgayaa ne manquaient de rien pour ce qui se rapportait à l’essentiel de leur subsistance ordinaire, mais s’en remettaient de plus en plus à Lekbir, pour leur approvisionnement en denrées relevant du superflu.

Une fois par semaine et à tour de rôle, un tiers des la soldats de la caserne de Rgayaa était conduit à bord de véhicules militaires à Tetouan.

Sur place, ils étaient lâchés dans le centre ville pour dépenser leur solde dans les bars du Malage Barrio, pour compenser auprès des prostituées, résidant dans ces zones, leur manque de tendresse.

La suite, samedi prochain


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