dimanche 23 décembre 2012

Le CCME ( Cinéma Coûteux des Magouilleurs de l'Etranger )


 

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Les 5 ans du CCME : Pas l'ombre d'un bilan 

 


 Quel bilan tirer au bout de toutes ces années ?
Le CCME a-t-il rempli le rôle qui lui était dévolu ? 
La nature et le manque de transparence de l'institution masquent une partie des réponses. 
















Le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger a depuis un an fini son mandat officiel, pourtant, depuis décembre 2011, rien n’a filtré.

Le CCME a été créé par dahir royal pour donner conseils au roi en matière de politique et de stratégie globale à l’égard de la diaspora marocaine, mais l’a-t-il fait ? 

« On a rendu des rapports suite à chaque réunion, et notre rapport global est prêt, il est chez le responsable » du CCME, indique un membre du CCME, syndicaliste en Espagne auprès de la Confederación Sindical de Comisiones Obreras (CCOO).

Chacun des membres interrogés a affirmé, de la même manière, avoir rendu, dans le cadre de son groupe de travail, un bilan final composé des différents avis et différentes réponses aux préoccupations du pouvoir au Maroc sur sa thématique. Que sont-ils devenus ? 

« Aucune des études, ni des rapports que nous avons réalisé n’ont été publiés car selon le dahir, elles ne peuvent l’être : SM le roi a droit à la primauté des contenus », explique Abdelghani Dades, un autre membre du CCME, journaliste au Quebec et fondateur de Atlasmedia.


Où sont les rapports finaux ?

Les différents rapports ont-ils finalement été rendus au roi ? 

Aucun des membres du CCME interrogés, bien qu’ils en soient les auteurs, ne le sait. 

« Le rapport de ma commission a été mis de côté comme les autres. 

Le CCME n’a réalisé aucun rapport global, puisqu’il aurait dû en principe être discuté en assemblée plénière. 

Donc tout ce qui peut avoir été fait ou rendu ne vient pas de nous », estime Abdou Menebhi, militant associatif à Amsterdam, président de l’Euro-mediterranean Centre of Migration and Development. 

Egalement membre du Conseil, il participait à la commission Citoyenneté et participation politique.

 « Il y a aujourd’hui, une lutte de pouvoir au sein du CCME, entre le président, Driss El Yazami, d’une part et Abdellah Boussouf, le secrétaire général, avec Driss Ajabali, le coordinateur, d’autre part », souligne-t-il.
 
L’ombre qui occulte le rendu des avis finaux au roi par la direction du CCME tient d’abord à la nature même du Conseil créé par et pour le roi. 

Toutefois, la direction de l’institution entretient également ce manque de transparence. 

« Le CCME aurait dû réaliser des assemblées plénières tous les ans, mais il n’en a fait aucune », laisse tomber Abdou Menebhi. 

Effectivement, selon le dahir royal, une assemblée plénière devait être organisée chaque année à l’initiative de la direction pour rendre compte du travail du CCME au roi. 

« Depuis 4 ans, on nous dit que l’on doit attendre l’accord du roi », rapporte, amer, Abdou Menebhi.
A qui rendre des comptes ?


Aucune assemblée n’a donc permis au CCME de rendre compte de son travail au roi. 


Cet été, également, le CCME a opposé une fin de non recevoir à la commission des Finances du parlement qui l’invitait à se présenter devant la chambre des représentants. 

« Le CCME, jusqu’à aujourd’hui, ne s’est pas présenté devant la commission des finances du Parlement. 

Il se cache derrière les lacunes de la constitution qui, faisant du CCME une institution constitutionnelle, peut donner l’impression de l’abstraire de son obligation de rendre des comptes au parlement », explique Abdelalziz Aftati député PJD et membre de la commission. 

Dans sa réponse au Parlement, par voie de presse, le CCME expliquait effectivement que « tout en veillant au respect scrupuleux de ses prérogatives d’institution constitutionnelle indépendante des pouvoirs exécutif et législatif, le CCME a clairement manifesté sa disponibilité à nouer des relations de coopération et de partenariat avec les deux chambres du Parlement. »

 Un partenariat, certes, mais pas de comptes à rendre.

Pour toutes ces raisons, il est difficile de réaliser un véritable bilan des activités du CCME un an après sa fin théorique. 

Cependant, un autre aspect de son activité est, lui, beaucoup plus accessible car « le CCME a aussi mené des activités, des initiatives, en parallèle du regard consultatif », souligne Mohamed Anouar Haidou. 

Colloques, séminaires, expositions et même sondages se sont succédés pendant 4 ans.
Du conseil à l’action

Là, les avis divergent, chez les participants selon l’accueil qui leur a été réservé au sein de ces colloques.

 « Il m’est arrivé plusieurs fois d’être invité à de grands colloques par le CCME. 

Ils étaient intéressants, mais toutes les connexions que j’ai pu établir, suite à ces rencontres, relèvent toutes d’initiatives personnelles. 

Au moment de l’invitation, on nous promettait de nous donner les coordonnées de tous les participants et puis finalement je n’ai rien reçu, et il n’y a eu aucun suivi », El Hassan Talbi, président de l’association Nature et Patrimoine (ANAP), au Maroc. 

Même sentiment pour Fatima Dhaib, présidente de l’Association internationale de la femme marocaine à l’étranger : « je n’ai été invitée qu’une seule fois à un colloque et même si j’ai laissé mon mail, je n’ai reçu aucune nouvelle du CCME par la suite. »

Pour Lahcen Ben Mrit, président de l’association AFAAQ (Art culture et enseignement), à Rotterdam, les trois séminaires auxquels il a été invité par le CCME ont été de très bonnes expériences « car le Conseil est parvenu à initier une véritable dynamique positive en faveur des MRE. 

J’ai pu établir des contacts avec des associations à Lille, à Amiens, en Belgique et en Espagne », explique-t-il. 

« Pour moi, le CCME est le véritable interlocuteur des Marocains du monde. Il leur permet de communiquer entre eux », estime Mohamed El Hafi, président de l’Association des artistes arabes en Espagne.

Financer des associations

Le CCME met en contact les MRE entre eux, mais en oubliant les associatifs et les acteurs installés dans le royaume, selon El Hassan Talbi. 

« Je regrette que rien n’ait été fait pour mettre plus en contact les MRE avant les Marocains qui peuvent avoir besoin de leurs compétences. 

Lorsque j’étais invité à des colloques, c’est toujours de façon accessoire. Il n’y a pas la volonté d’impliquer réellement les Marocains du Maroc », estime-t-il.

Parmi ses activités hors du périmètre qui lui était d’abord dévolu, le CCME s’est mis également, grâce à l’autonomie financière dont il jouit, à financer des associations. Pourtant, « le CCME n’a qu’une seule vocation, elle est consultative. 

Contrairement aux autres institutions qui ont une position verticale. 

La fondation Hassan II et le ministère des MRE sont dans une position de réflexion-action, et le CCME en position de réflexion-conseil », explique Abdelaghani Dades. 

L’objectif du CCME était même précisément de procéder à « une révision profonde de la politique d'immigration, à travers l'adoption d'une stratégie globale, mettant fin au chevauchement des rôles et à la multiplicité des intervenants. »


Pas de transparence


Même si le fait de financer des associations semble aller, précisément, à l’encontre de cet objectif, du moins a-t-il été une réussite pour ceux qui en ont bénéficié. 

« J’ai eu un premier contact avec Abdellah Boussouf, en Catalogne, en 2009. 

C’est lui qui m’a ouvert la première porte du CCME et ensuite j’ai pu développer des partenariats. 

Le CCME a financé deux de mes reportages sur les chansons du Rif dans les années 60 et les berbères du monde », raconte El Hafi.


En somme, l’action périphérique du CCME qui a permis de faire se rencontrer de nombreux acteurs de la diaspora marocaine a le mérite d’exister. 

Elle n’occulte pas, toutefois, l’absence totale de transparence de la part de la direction de l’institution tant vis-à-vis du roi, que du parlement et des médias.


Commentaire de  Bruxellois surement :

Aussi bien l'Instance Equité et réconciation ( IER), que le Conseil des Droits de l'Homme et le CCME font partie d'un deal passé entre l'Etat marocain et les ex gauchistes des années de plomb, pour fermer définitivement leurs gueules ainsi que les dossiers des graves atteintes aux droits de l'homme et passer à autre chose.

Des dizaines de ces gauchistes ont accepté de recevoir du fric, sous formes de dédommagement pour les années passées en prison et sont devenus comme feu Driss Ben Zekri, Herzenni et autres El Yazami ou Sebbar, les plus fervents défenseurs de la fermeture de ces dossiers.

En conséquence, attendre quelque chose de plapable d'El Yazami ou de Sebbar, c'est faire preuve d'une vue très (trop) courte, quant à la convention passée entre eux et le Makhzen..

..Nul, en dehors de Abdelkrim Belguendouz, qui en a fait une fixation, ne demandera à El Yazami de produire des rapports quant à sa mission  

Les Marocains du Monde " Cons pétants"  seront toujours heureux de se faire inviter par Si Driss.

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